Afrique

Partir en Tanzanie, un voyage magique et magnifique

Village Masaï - Tanzanie Circuit

Envie de faire un séjour organisé en Tanzanie pour découvrir tous les lieux incontournables et la richesse de ce magnifique pays ? Nicole nous raconte son expérience de son voyage qui va bien au-delà d’un simple safari.

La préparation du voyage

Ayant résidé pendant quelques années en Tanzanie, pour son travail au sein de la FAO  ( Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture ), mon compagnon avait parcouru certaines régions de ce pays tropical. Passionné par l’observation des oiseaux, il a voulu y retourner pour le spectacle que ceux-ci offrent là-bas et me faire connaitre les Parcs Nationaux du Nord Est. J’ai pu découvrir la richesse des paysages et de la faune de ce pays, lors d’un circuit de quatorze jours, en Février 2016.

Pour concrétiser ce voyage, mon compagnon a contacté, par Internet, un ornithologue écossais, basé à Arusha, dans le Nord du pays, qui travaille en collaboration avec une Agence locale, “Kuro Expéditions”, qui établit le programme, fournit un véhicule avec un chauffeur-guide tanzanien et organise les hébergements … C’est un voyage lointain et onéreux, puisqu’il nous faut donc régler l’agence et, en plus, ce guide spécialisé. Aussi, pour en partager les frais, nous avons proposé ce voyage à un couple de nos connaissances, qui a accepté avec enthousiasme . Je ne connaissais pas ce couple, mais mon compagnon avait fait pas mal de sorties de “birdwatching” avec le monsieur, faisant partie de la même association ornithologique … Là, petit conseil, en ce qui concerne d’éventuels compagnons de voyage : bien connaître les personnes avec qui on a envie de voyager ! Car connaissant assez peu la personnalité du monsieur, il s’est révélé un peu “casse-pied” tout au long de notre périple … mais je ne vais pas entrer dans les détails …

L’arrivée en Tanzanie

Confiants quant au programme établi par l’agence, nous avons réservé les billets d’avion dans une agence de voyage de Beaune, aucun vaccin ne fut nécessaire. Nous sommes partis de Paris avec Ethiopian Airlines, avec une escale à Addis Abeba, laissant le froid de Février pour trouver la saison du plein été en Tanzanie : autour de 25° la plupart du temps et jusqu’à 30° dans la plaine du Serengeti, temps parfait donc et sans doute la meilleure période de l’année, pour observer les oiseaux, car période de nichage et présence d’espèces migratrices européennes. Nous avons eu juste une nuit d’orage et un peu de pluie le matin suivant et là, comme l’herbe était humide, de nombreux oiseaux coursiers comme les courvites, les francolins et gangas se montraient facilement sur les pistes sablonneuses, tout près de nous,  se séchant les plumes. De bonnes pluies étaient tombées avant notre arrivée : tous les lacs et les rivières avaient un bon niveau d’eau et la savane était assez verte. Je n’insisterai pas trop sur la présence des “mosquitos” du soir et des mouches “tsé tsé” dans la plaine du Seregenti, à chasser d’une claque dès qu’elles se posent sur la chair tendre de nos bras nus !

Arrivés à l’aéroport d’Arusha, notre guide James et notre chauffeur Richard nous attendaient après avoir bien patienté, car nous étions “à la traine” au sortir de l’avion, avions une longue file d’attente pour la vérification, très lente, des passeports et des visas, avions des fiches à remplir sans endroits pratiques où s’installer pour écrire, tout le monde était à la recherche de stylos… Nous sommes sortis pratiquement les derniers, le guide et le chauffeur se demandaient si nous n’avions pas raté l’avion !!

L’immersion dans la nature

Observation Safari - Tanzanie
Début du circuit en LandCruiser

Après les présentations, nous voilà partis dans une Landcruiser beige, bien propre, avec de jolies couvertures rouges à carreaux noirs, qui nous font tout de suite penser à la tenue des hommes Masaï . La chaleur est au rendez vous, le dépaysement est déjà total quand nous arrivons à notre premier lodge en passant dans un village où les enfants courent presque tous pieds nus dans les rues de terre et où les gens sont assis devant leur maison souvent par petits groupes et nous regardent passer avec curiosité … On nous dit d’ailleurs qu’il nous faut éviter de sortir, le soir, de l’enclos du lodge, non que ce soit des gens violents ou des bandits, mais ceci pour ne pas se faire accoster sans cesse pour des demandes de dollars ou d’autres choses, on verra d’ailleurs à maintes occasions, quand nous traverserons des petites villes et que la voiture ralentira pour une raison quelconque, des hommes nous présenter des colliers à un dollar ou autres marchandises ou des femmes réclamant quelques billets ou vendant des bananes et des bracelets confectionnés avec des petites perles …

La plupart des hébergements où nous avons logé avaient de grandes entrées fleuries, les bungalows avec leur terrasse ou les grandes tentes étaient bien équipé(e)s, entouré(e)s de beaux  jardins bien fleuris aussi et d’allées plantées d’arbres et autres arbustes typiques et bien entretenues. Sur les parcours empruntés, les aires de repos et de pique-nique se trouvaient dans des endroits pittoresques, près d’un lac ou d’un joli point de vue, nous avons déjeuné chaque jour avec des “lunch-boxes”, sur des tables bien propres, à l’ombre d’arbres géants comme des Acacias ou des Euphorbias, les repas du soir étant pris dans les restaurants des lodges avec des plats excellents, les petits déjeuners furent aussi délicieux avec beaucoup de fruits exotiques, oeufs, petites crêpes, gâteaux …

Munis de nos jumelles et, nous deux, les dames, d’un appareil-photo, nous avons parcouru les pistes africaines, chaque jour, avec la conduite habile et parfaite de notre chauffeur Richard, faisant halte à chaque apparition d’oiseaux exotiques, posés sur leurs nids, sur les branches ou courant dans les fourrés et dès que des mammifères étaient visibles souvent en troupeau, commes les girafes, zèbres, antilopes,gazelles, éléphants, gnous,buffles, hippopotames et  plusieures espèces de singes ( columbus, velvet, babouin ) Des lionnes faisaient langoureusement la sieste  sur des rochers plats ou parfois, au loin, un léopard guettait une éventuelle proie, allongé sur les branches horizontales d’un acacia, un peu caché par le feuillage mais visible à cause de sa longue queue pendante, le  roi des animaux, quant à lui, paressait au milieu de touffes sèches, à quelques mètres de la piste, nous avons vu une femelle guépard haletante, au bord du chemin, cherchant l’ombre du feuillage d’un buisson et dans le lointain d’une plaine un peu aride, un couple de rhinocéros a pu être observé. Des petits mammifères  étaient présents aussi, tels des chacals en famille, des phacochères, des hyènes et le petit dik-dik, une petite antilope naine  au museau allongé, avec un semblant de sourire mignon. Un après-midi, Richard nous a trouvé l’endroit où se promenaient les renards grisés à “oreilles de chauve-souris”

Où dormir en Tanzanie ?

Nous avons traversé de beaux paysages, de la brousse à la savane, en passant par la forêt tropicale avec des arbres gigantesques, figuiers, baobabs ou “arbres à fièvre” avec leur écorce jaune, arbres-chandelles ou aussi les “arbres à saucisses”, avec leurs fruits allongés. Nous avons fait des haltes près de lacs immenses pour observer les oiseaux d’eau “limicoles” ou des  flamants roses par centaines, dans certaines prairies, des cigognes noires, ibis ou autruches se promenaient en quête de leur pitance . Dans des zones plus humides et marécageuses, se trouvaient des crocodiles et varans et lors d’un arrêt pour des formalités d’entrée dans un des parcs, sur des rocailles, un agama ( gros lézard ) se dandinait, montrant sa belle couleur bleutée et des petites souris des sables gigotaient dans un endroit sablonneux à la recherche de nourriture, des marabouts flânaient par là aussi

Chaque journée fut donc un enchantement, avec deux nuits dans la plupart des lodges

Le premier hébergement fut le Meru View Lodge avec des fleurs magnifiques dans le jardin,  comme les fleurs d’hibiscus. Le programme fut un tour dans le Parc national d’Arusha, avec, entre autres, le Petit et le Grand Lac Momela, le Mont Meru, la cascade Maio avec de beaux papillons, une piste passant sous l’arche d’un figuier géant, une prairie-sanctuaire où reposaient de vieux buffles fatigués, un show acrobatique des singes noirs à queue blanche columbus sautant d’arbre en arbre avec agilité et avec le récital d’un cuckal tout près de nous 

Au Momela Wildlife Lodge, nous avons dormi dans un élégant chalet de bois peint en noir, en contraste avec de petites huttes rondes blanches avec un toit de chaume pointu, dans ce décor furent tournées des scènes du film Hatari, avec John Wayne, Hardy Kruger et Elsa Martinelli. Dans cet endroit, nous avons eu une promenade tardive après le dîner vers un grand étang avec à l’horion la vue sur le Kilimandjaro et son bonnet blanc et l’observation d’un magnifique vol d’ibis sacrés dans le soleil couchant, des femmes ramassaient du bois et partaient avec d’énormes fagots sur leur dos ou sur leur tête 

Puis ce fut le Tarangire Safari Lodge, avec une vue superbe sur le fleuve Tarangire dans la plaine en contre-bas, avec, un soir, une famille d’éléphants traversant la rivière peu profonde, les petits collés près de leur maman, au milieu de la troupe. Nous avons dormi dans une “maisonnette-tente” confortable, au matin, des impalas passaient sereinement devant nous. Une petite chouette dormait sur une branche basse d’un arbre le long du chemin qui menait à l’immense espace bar-restaurant, et là , sur le comptoir du bar, une bonne cinquantaine de téléphones et tablettes étaient branchés sur les prises électriques d’immenses tableaux, car pas de prises dans les tentes. A 23h, c’était “extinction des feux” pour, sans doute, économiser l’energie utilisée des générateurs. De là, nous ferons la visite du Parc Tarangire, avec de nombreuses espèces d’oiseaux aux couleurs resplendissantes commes les huppes, le starling marine et rouge, le rollier et son ventre bleu, des petites perruches au jaune éclatant et bien d’autres …

La fin de notre circuit en Tanzanie

Nous poursuivrons notre périple, avec toujours de belles observations jusqu’au Ol Mesera Tented Camp, sur les terres du peuple Masaï et de leurs troupeaux, avec, là encore, une immense tente et une visite impressionnante dans un village Masaï, avec la rencontre du chef du village et de quelques femmes, qui séclipseront très vite dans leur case, après avoir caressé nos vêtements, laissant les enfants au crâne rasé toucher nos cheveux en riant aux éclats, on entrera aussi dans une hutte sans éclairage avec une odeur forte de cendre mêlée à celle du lait caillé. De jeunes hommes Masaïs voudront bien poser pour des photos, heureux de nous serrer la taille … Nous irons aussi près du Lac Manyara, avec le spectacle d’élégantes grues couronnées et autres aigrettes blanches et hérons cendrés

Le cinquième hébergement sera Endoro Lodge, très “contemporain”, avec une vaste chambre au style colonial, nous serons contents de prendre un bon bain dans une baignoire spacieuse après les douches un peu “spartiates” des jours précédents dans les tentes … Dans les environs, nous ferons une marche en forêt, avec le guide Gabriel et ses plaisanteries sur des plantes soi-disant médicinales, tout content de broyer et malaxer quelques feuilles et frotter vigoureusement mes jambes pour guérir mes piqûres de moustiques ! En contre-bas de la forêt, nous verrons une large vallée avec les plantations de café et de bananes

Nous quitterons ce lieu, pour arpenter de longues pistes de sable et entrer dans la vaste plaine du Serengeti pour atteindre, “au milieu de nulle part”, Osupuko Lodge et son équipe fort sympathique composée du cuisinier Josephat et de trois serveurs, Lucas, Bulanga et Ayubu,  issus de tribus Masaï qui nous feront un show avec un chant et leur danse traditionnelle, le matin de notre départ du camp et nous verrons une multitude d’animaux dans le Parc du Serengeti. La nuit, nous entendrons le cri-rire de quelques hyènes rodant autour du camp

Bel environnement ensuite autour du Ndutu Lodge, avec là encore, une petite maisonnette éloignée du bâtiment principal-restaurant assez moderne, mais avec des allées superbement fleuries. Un éléphant passera là avec nonchalance à quelques mètres, devant la terrasse du restaurant. Des genettes grises tachetées de noir se promenaient sur les poutres de la salle du bar, le soir  De là, nous irons voir le Lac Ndutu et tous ses oiseaux d’eau ainsi qu’un nombre incalculable de flamants roses. Richard nous conduira sur une piste au milieu d’immenses troupeaux de gnous et de zèbres, en migration vers des meilleurs pâturages à cette saison dans le Kenya voisin 

Le dernier hébergement sera le Ngorongoro Rhino Lodge, avec des chambres classiques confortables alignées comme dans un motel, avec une salle de restaurant spacieuse. Là encore, il ne fallait pas “sortir” au-delà des barrières, à cause de buffles rôdant dans les parages et des “bush pigs”, cochons sauvages bruns qui s’approchaient pour touver de la nourriture dans les poubelles, derrière le restaurant. Ici, la dernière “exploration” sera la descente dans le cratère de Ngorongoro, une caldera de 20kms de diamètre, où l’on verra beaucoup d’oiseaux et tous les mammifères sauf les girafes qui ne trouvent pas leurs acacias favoris dans cet environnement. Une outarde mâle fera sa parade, gonflant ses plumes et changeant de silhouette jusqu’à ressembler à un gros ballon et lançant son cri comparable à un gémissement de bébé. De nombreux échassiers cherchent là leur nourriture sur les berges d’un petit lac, et les cigognes, blanches et noires, ou toutes noires, sont présentes dans les prairies en nombre. Non loin de la piste, des hippopotames prennent leur bain dans une mare boueuse, c’est là aussi que nous avons vu un lion et sa majestueuse crinière dormant sur le sable chaud de l’après-midi, sans doute bien repu …

Nous quitterons , finalement, ce paradis pour bestiaire, fabuleux, ayant pu observer, au cours de séjour, près de 300 espèces de volatiles, au sol ou dans le bleu du ciel et tous ces autres animaux aussi beaux les uns que les autres …

A notre arrivée à Paris, à 5h du matin, le froid mordant nous rappellera que l’hiver est bien installé en France …

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