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Que faire en Roumanie ?

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Envie de faire un séjour organisé en Roumanie pour découvrir tous les lieux incontournables et la richesse de ce magnifique pays ? Nicole nous raconte son expérience de son voyage. Vous aimez les voyages organisés ? Découvrez son séjour en Tanzanie !

En Roumanie, le Delta du Danube – Aux confins de la Terre et de l’Eau 

Le but de notre voyage “à l’étranger”, du 9 au 17 Mai 2018, fut plutôt “ornithologique” avec aussi la découverte d’une nature préservée.

Pour le programme de ce séjour, nous avons contacté l’Agence ESCURSIA, basée à Nantes, que nous connaissions grâce à sa publicité dans le magazine “L’Oiseau Mag”, auquel nous sommes abonnés. 

ESCURSIA est une agence spécialisée en voyages naturalistes qui propose des expériences rares et authentiques, pour découvrir la nature en compagnie de guides de qualité, avec des week ends, des séjours courts en France ou plus longs à l’étranger. L’esprit commun à tous ces voyages est l’immersion dans des sites naturels préservés, hors des sentiers battus, avec des guides naturalistes passionnés. Prônant une conception différente du voyage, l’équipe d’ESCURSIA privilégie les séjours en petit groupe et permet d’observer, de comprendre, et d’apprécier davantage les rencontres. Tous sont animés par la même volonté : celle de sensibiliser et de protéger les écosystèmes qui accueillent les voyageurs.

La préparation du voyage

Nous avons choisi ce voyage en Roumanie, car beaucoup d’oiseaux peuvent être observés dans le Delta du Danube, qui est classé réserve biosphère de l’UNESCO depuis 1991 et qui fait l’objet d’une stricte surveillance. Le respect de l’environnement s’impose ici de par la législation et le milieu lui-même. Le tourisme y est donc toléré, à condition qu’il ne porte pas atteinte au territoire.

Avec une surface totale de 5000 km² (dont près de 500 situés dans la réserve), le delta du Danube est le second plus grand delta d’Europe, après celui de la Volga en Russie, tous deux débouchant sur la Mer Noire. Riche d’une biodiversité impressionnante, le delta abrite une roselière de 2700 km², près de 400 lacs intérieurs, 700 espèces végétales, 3450 espèces animales dont plus de 300 oiseaux. Ce vaste espace bénéficie depuis près de 20 ans de programmes de “reconstruction écologique”  et 8% de la surface totale du delta, en Roumanie, sont classés en “protection stricte”, où toute activité humaine est exclue. Les activités des touristes et des habitants sont tolérées, sous réserve du respect de l’environnement, dans des zones dites “tampons” qui représentent 38,5% du delta.

Nous nous sommes donc inscrits dès le mois de Décembre pour le voyage de Mai, il ne restait plus que 2 places. Nous partagerons cette aventure avec des personnes fort sympathiques, originaires des 4 coins de la France et l’entente sera au rendez-vous dès que nous ferons connaissance à l’aéroport de Paris avec nos partenaires pour ce voyage : un couple, aimant aussi voyager en petit groupe et quatre messieurs passionnés d’ornithologie avec leur équipement photographique sophistiqué. Nous serons accompagnés par notre guide français Yann, par un guide local roumain Cristian, et par Claude, un franco-roumain résidant en Roumanie, (ami et invité par l’organisateur local du circuit, Mihaï ) qui nous fera part de ses connaissances géographiques, historiques et patrimoniales.

Le déroulement de l’aventure

Au coeur du Delta, avec la saison printanière, nous oublierons le tumulte du monde et nous goûterons à la vie lente au fil de l’eau, le principal moyen de tranport étant donc le bateau, à bord duquel seront servis les déjeuners préparés par un cuisinier, les repas du soir et petits déjeuners seront pris dans les hébergements confortables, dans de modestes villages, où nous débarquerons chaque soir.

Départ de Paris pour Bucarest, la capitale roumaine, puis 4 heures de route en minibus pour atteindre TULCEA nichée dans un large bras du Danube, avec une nuit dans l’hôtel INSULA, au bord d’un lac près de cette petite ville portuaire. “Appareillage” le lendemain, avec le lever du soleil, sur un bateau bien dimensionné, équipé d’un pont avant, avec des chaises alignées le long des bastingages pour pouvoir observer les oiseaux dans toutes les directions, une table sera installée au milieu à midi, pour les repas d’une partie d’entre nous, l’autre partie ira sur le pont arrière abrité, avec table et chaises, où je me réfugierai assez souvent pour éviter certains certains coups de vent, au cours de la traversée de grands lacs, par exemple. De faible tirant d’eau et avec un capitaine bien habile, extrêmement manoeuvrable, l’embarcation permettra de remonter les canaux et de se faufiler à travers les roselières sans bruit de moteur excessif

Au coeur de la Roumanie

Nous naviguerons donc le deuxième jour, passant d’un bras du Danube large comme le Rhône à des canaux plus étroits bordés par des saules centenaires et des roseaux surdimensionnés, en observant de temps à autre des cigognes, hérons cendrés et mouettes sur les berges ou des cormorans pygmées sur de petits îlots en compagnie  de sternes et dans le ciel des busards des roseaux, nous aurons le spectacle d’un superbe balbuzard prenant lourdement son envol, les serres repliées sur une carpe et de spectaculaires faucons hobereaux tourneront devant le bateau à la recherche de libellules tourbillonnant au-dessus de l’eau. Nous ferons étape au village SFANTU GHEORGE (SAINT GEORGES ), aux rues sablonneuses, où un trio de villageoises tranquilles nous regardera passer pour rejoindre notre pension hébergement du soir, assises sur un vieux banc, fichu rivé sur la tête et sabots-pantoufles aux pieds. 

Le matin du deuxième jour sera consacré à sillonner à nouveau paisiblement des canaux étroits, le capitaine amarrera le bateau aux branches d’un saule du rivage et ce sera la pause déjeuner : tous ces repas roumains seront une découverte finement gustative, composés de soupes traditionnelles ou salade de légumes hachés fins, de boulettes de viande accompagnées de la “mamaliga”, sorte de polenta, de saucisses avec purée-maison ou encore de poulet en sauce avec légumes et des desserts traditionnels comme la pasca ( semblable au panetone), le beignet fourré de fromage blanc épais et de raisins secs, ou des petits gâteaux secs délicieux, accompagnés d’un café très fort auquel je préférerai une tasse de thé. Les messieurs pouvaient déguster un petit verre de Tuica, ( appelée Palinka par nos accompagnateurs roumains ), une eau de vie de prune, qu’ils attendaient chaque jour avec impatience ! 

Nous reviendrons au village, dans l’après-midi, et ferons une marche le long d’un petit canal, notre guide cherchant à nous montrer le crapaud sonneur à ventre jaune ou un petit passereau amusant se cachant parmi les roseaux, le panure à moustaches, petit oiseau au coloris fauve, dont les mâles arborent d’élégantes “bacchantes” noires, d’où leur nom. Nous irons aussi sur la plage de la Mer Noire, un vol d’oies cendrées passera au-dessus de nous et nous verrons quelques spatules se reposant dans la végétation rase éloignée du bord de mer, ainsi que les mouettes rieuses et les goélands pontiques. 

Direction Crisan

 Le jour suivant, nous remonterons vers le nord du delta, avec toujours de belles découvertes, naviguant lentement sous les frondaisons des arbres ou le long des roselières, selon les canaux empruntés, avec de nombreuses rainettes paressant sur des nénuphars, traversant aussi un grand lac en passant tout près de nombreux pélicans blancs frisés. Nous accosterons à CRISAN, petit village de pêcheurs au bord d’un large canal creusé au 19ème siècle à l’initiative du premier roi de Roumanie, de la dynastie des Hohenzollern, tombé amoureux du pays et comme à Saint Georges, nous serons hébergés dans une pension familiale, accueillis chaleureusement par des dames fort sympathiques, les chambres spacieuses seront groupées par quatre dans des petites maisonnettes blanches entourées de verdure, arbustes et rosiers en fleurs.

Le lendemain, le bateau nous emmènera à travers un labyrinthe de canaux, avec l’observation de nombreux oiseaux limicoles, barges à queue noire, chevaliers sylvains et aboyeurs et combattants variés. De nombreuses aigrettes, des ibis falcinelles seront aperçus parmi les hautes herbes des berges ainsi que le magnifique crabier chevelu, plus près de l’eau, donc plus visible et à portée de nos zooms photographiques. Nous prendrons notre déjeuner à bord, à quai, ayant accosté au fond d’un cul-de-sac, à CARAORMAN, avec en toile de fond un décor de structures de béton enchevêtrées et d’immeubles abandonnés, vestiges d’un projet délirant de Nicolae Ceausescu, dernier dirigeant de l’ère communiste de Roumanie, qui voulait bâtir là une usine de filtrage des sables fossiles afin de recueillir des métaux rares et pour la fabrication de verre. Pour non-respect du Parc du Delta, le projet fut avorté, mais les constructions n’ont pas été détruites. Des ânes se baladent là, un peu partout, broutant quelques touffes ici et là et on nous dit que parfois certains montent les étages de ces immeubles désaffectés et se montrent à travers les trous des fenêtres! Quelques vaches broutent aussi l’herbe le long d’un lac artificiel, qui accueillent des spatules, des sternes caspiennes ou des courlis. On ne voit aucun habitant, à part un homme qui nous gratifie d’un air d’accordéon! Nous reviendrons à CRISAN pour la nuit.

 Le jour suivant, en continuant de naviguer en compagnie de nos oiseaux d’eau familiers, nous ferons une étape-accostage pour visiter un petit monastère orthodoxe situé un peu au milieu de nulle part. Il y a là aussi une petite chaumière, où habitait un paysan ermite. Quand le régime communiste lui confisqua ses terres, il trouva refuge auprès d’amis moines orthodoxes et quand après la chute de la dictature, ses terres lui furent restituées, il demanda aux moines de construire un monastère, à coté de sa maison et continua de vivre là. Nous ne  visiterons que la petite église. Puis nous remonterons à bord pour arriver à MILA 23, un village de pêcheurs lipovènes, où les palissades, les boiseries des maisons et de l’église sont peintes en bleu, couleur symbolique pour se remémorer les eaux de la Volga du pays de leurs ancêtres. Au 18ème siècle, des lipovènes russes s’opposèrent aux réformes de l’Eglise Orthodoxe russe et à l’administration tsariste chargée de leur imposer ces mesures. Ils ont fui leur pays et se sont réfugiés dans le Delta du Danube.

Nous quitterons cet environnement paisible pour revenir à TULCEA, dans le même hôtel du premier jour, par des voies d’eau plus ou moins larges, ce matin-là, sous un ciel d’un bleu éclatant, les guides seront heureux de nous faire découvrir, perché tout en haut d’un arbre mort, le rapace emblématique tant attendu, un magnifique pygargue à queue blanche. Notre dernier jour dans ce pays sera consacré à une excursion en mini-bus, en direction du Sud, à VADU, au bord de la Mer Noire. Ici, un autre site-usine à l’abandon, mais de vastes marécages “hébergeurs” d’oiseaux de toutes sortes, de superbes huppes fasciées, bécassines des marais, une colonie de sternes, de petites échasses blanches, des cigognes, des chavaliers divers ( arlequins, aboyeurs, guignettes ) et les hommes iront patauger dans les herbes folles pour dénicher le rare glaréole à collier. Au retour, nous ferons halte près d’une forteresse médiévale, à ENISALA, et observerons, dressé parmi les hautes herbes sèches de la colline, un petit mammifère appelé souslik, un petit écureuil terrestre.

La fin de notre circuit en Roumanie

Après encore une nuit dans ce grand hôtel près du lac, nous reprendrons la route pour l’aéroport, avec le souvenir d’une sensation de léger tangage et de tous ces volatiles dans leur tranquillité au sein de cette nature sauvage intacte, bien à l’abri de ces hauts roseaux fragiles ou de ces immenses  arbres, bordant les rives avec leurs pieds dans l’eau limpide …

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